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doon de la roche

madrine se nomme et ajoute : « tu peux faire de moi ton plaisir ; si je meurs d’amour, mon âme sera sauvée ». — « Dame », répond Landri, « votre père est mon seigneur ; allez vous recoucher ». Salmadrine consent à se retirer ; elle veut cependant que Landri lui apprenne « un des jeux de France ». Landri répond : « J’y consens ; mais promettez-moi que, le jour de la Pentecôte, vous prierez votre père de rendre la liberté à ceux qui sont en prison : je leur pardonnerai, afin que Dieu m’accorde de me venger du traître Tomile ». Il consent alors à ce que Salmadrine lui donne un baiser, qu’il lui rend d’ailleurs : ce ne sera pas une honte pour elle, et, en ce faisant, il ne sera pas parjure à l’égard d’Alexandre (v. 2671-2750).

La jeune fille se retire. Le lendemain l’empereur fait venir ses barons, et les Allemands (c’est-à-dire Landri et les siens) se présentent devant lui. Alexandre offre à Landri sa fille et la moitié de son « fief », s’il consent à rester. Landri pleure : il pense à sa mère Olive et à son père Doon ; il ne sait pas que celui-ci est prisonnier de l’empereur Alexandre (v. 2751-2774.).

Il y a grande réunion dans le palais de l’empereur : les Allemands détiennent la « sénéchaussée » : Jofroi[1] et Guinemant portent les éperons ; Amauri et Andrieu, l’enseigne et les épées ; Landri, dans sa livrée à croix d’argent, dirige la foule. Les évêques et les abbés célèbrent le service divin ; les jongleurs violent et chantent. Doon, dans sa prison, entend ce bruit insolite ; il interroge le « chartrier ». Celui-ci répond qu’il y a aujourd’hui grande fête dans le palais de Constantin : le roi porte sa couronne et donne à ses princes leur « chasement ». Doon se lamente ; Asson de Mayence[2], pour le

  1. Il doit y avoir ici une confusion de l’auteur ; voir la note sur le vers 2783.
  2. Confusion en sens contraire ; voir la même note.