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Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/179

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ROMAN DE FLORENCE DE ROME

Car de croire consseil ay mestier ceste anee. »


XXXIX[1]

« Dame », dist Agrevains, « savéz conment il va :
Nous avons avisé que signeur vous fauldra,
Et vous en aréz un qui bien vous gardera :
1285C’est Milles de Hongrie, qui si bien se porta
En la grande battaille u vos peres fina ;
Il est hoirs de Hongrie, le royaume tenra
Et vostre noble corps a mouillier prendera. »
Quant la bielle l’oÿ, tous li sans li mua ;
1290Mieus amast Esmeret asséz que cestui la.
En loncq tamps ne dist mot, car moult bien s’avisa,
Et, quant respondre seult, se parolle pesa :
« Signeur », dist la roÿnne, « par Dieu qui me crea,
Vous le faittes pour bien, li coers bien dit le m’a,
1295Et je sui toute a vous, aultre chose n’y a,
Si que dou tout feray tout che qui vous plaira.
Mais sachiés a Millon quel volenté il a ! »
Adont dist Agrevains : « Et on le mandera. »
Dont fu Millez mandéz, qui moult s’enorghilla
1300Pour l’onneur c’on li fist et qu’on li aporta.
En la chambre est venus, les barons enclina
Et la bielle Flourenche douchement salua.
« Mille », dist Agrevain, « savéz conment il va :
Nous avons avisé tout che qu’on vous dira.
1305Il nous fault un signeur qui le tiere tenra,
Et veschi la puchielle c’on vous fianchera,
Et seréz rois de Ronme, quant la gherre fauldra. »
Quant Millez l’entendi, orghilleus se moustra,
As barons respondi qu’il s’en consillera
1310Et que prochainnement a dire leur sara.
Quant li baron l’oÿrent, l’un l’autre regarda ;

  1. 1283 N. aduons — 1296 che que qui — 1300 et que on — 1309 que il ; consillerra.