Page:Anonyme - Florence de Rome, tome 1.djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
15
§ 2. — CLASSIFICATION DES MANUSCRITS

tent plus tard que le « bliaut » de Florence fut mouillé, quand elle fit naufrage [1]. R ne mentionne le « bliaut » ni au premier endroit [2] ni au second [3] ; mais, tandis que, pour le dernier passage, ce silence pourrait être interprété comme une abréviation du poète anglais, il n’en est pas de même pour le premier : là, Florence donne à l’hôtesse son « palefroi » (dans MPS, c’est Peraut qui reçoit sa « mule »), ce qui semble indiquer que R procède d’une source française différente. On est donc en droit de conjecturer que, dans la source commune de LMPS et de R, il n’était pas encore question, au premier endroit, du « bliaut » de Florence, mais que dans la source de LMPS ce « bliaut » fut introduit, sans que le remanieur se rappelât qu’il devait dès lors supprimer la mention du « bliaut » au second endroit. Toutefois, il va sans dire que la possibilité que R ait corrigé la leçon de la source de LMPSR n’est pas entièrement exclue.

Une autre preuve du groupement LMPS contre R pourrait être tirée du fait que, dans (L)MP [4], ainsi que dans S, il n’est point question des enseignements donnés par Florence dans la maison de Thierri à la fille de son hôte, tandis que R lui conserve encore ce rôle [5].

D’un autre côté, il y a quelques contradictions au groupement LMPS contre R, mais elles nous semblent n’être qu’apparentes. Ce sont les deux cas suivants :

  1. Voy., pour MP, notre Texte, v. 5484 :

    Ses bliaus fu moilliez, que forment li pesot.

    S donne (ouvr. cité, p. 456) : et retorçió su brial, que era todo lleno de agua, et muy pesado.

  2. Voy. l’éd. Viëtor, vers 1801-1802.
  3. Couplets 157-158.
  4. Voy. ci-dessus p. 10.
  5. Vers 1564-1565 :

    To Florence they can hur (Betres) kenne
    To lerne hur to be haue hur among men.