apuie (*adpŏdiat) 3430 [1]. Ce trait est caractéristique pour le centre et le nord du domaine français [2].
5. -ie diffère de -iee. Le fait que -iee ne s’est pas réduit en -ie dans la langue de notre auteur exclut le picard et le lorrain [3].
6. oi < ĕ, ĭ latins : oi < o + yod latins (dans des mots mi-savants) ? Les laisses en -oi, -oir, -ois, -oit et -oivre ne présentent que des mots où oi provient d’un ĕ (ĭ) latin. Mais la laisse en -oire (CLII atteste peut-être l’identité phonétique des deux oi. Voici d’abord les rimes correctes : estoire 4283 [4] ; memoire 4284 [5] ; mandegloire (mandragŏras, influencé par gloire ?) 4286 ; Gregoire 4287 ; ivoire 4288 ; gloire 4289. Reste v. 4285 avec escolle dans P et memorie dans M, ainsi que v. 4282 avec esclaire P, arbroie M. Au premier endroit il faut sans doute lire estoire, avec le sens d’« extraction » (memoire est dans le vers précédent) ; mais la correction du v. 4282 est plus difficile. Nous nous sommes pourtant décidé à introduire le mot tonoire (tonĭtrum), qui convient parfaitement pour le sens [6], Si cette correction est juste, elle montre que l’auteur rimait oi < ĭ avec oi < o + yod, ce qui exclut le normand [7].
7. -ce < -tia, -cia diffère de -che < -ca. Dans les lais-
- ↑ Le ms. M (L manque) donne : se plie.
- ↑ Cf. Schwan-Behrens, Grammatik, p. 48 (§ 62, Anm.).
- ↑ Cf. Chansons de Conon de Béthune, p. 145.
- ↑ Le ms. M (L manque) donne : seie (sĕta),
- ↑ Le ms. M omet le vers ; L manque.
- ↑ Les mss. donnent :
P : Ce fu el tens deste quil ploet et esclaire ;
M : Ceo fu en mai tens deste quant uente larbroie.Cf. S (p. 443) : Esto era en el tienpo del estio. Nous avons reconstruit le vers de la manière suivante :
Ce fu el tens d’esté qu’il ploet et fait tonoire.
- ↑ Cf. Schwan-Behrens, Gramm., p. 121 (§ 225, Anm.).