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Préface.

uniques que les bibliophiles achètent au poids de l’or. Le Musée britannique ne le possède point, et l’on n’en connaît d’autre exemplaire que celui qui est inscrit sous ce titre au catalogue de la vente Bliss : Huon of Burdeuxe. Here begynnithe the boke of duke Huon of burdeuxe and of them that issuyd fro hym. (Translated by sir John Bourchier, Lord Berners.)[1]

Il a été acquis, à cette même vente, au prix de 19 livres sterling, quoiqu’il ait deux feuillets de moins. Le capitaine Cox n’avait certainement pas acheté aussi cher l’exemplaire de ce livre qu’il possédait, lorsqu’il eut l’honneur de figurer en 1575 devant la reine Elisabeth, dans les fêtes de Kenilworth[2].

Le succès de la traduction de Lord Berners mit Oberon à la mode en Angleterre et l’intro-

  1. On retrouve ce titre avec de légères variantes dans le Manuel du Bibliographe de Lowndes (The Bibliographer’s Manual, Londres, 1859), qui estime que cette édition fut imprimée par Copland vers 1540. Mais ce n’est pas l’avis d’un connaisseur, M. Pickering, qui, d’après le caractère et le papier, pense que le livre a été imprimé par Berthelet ou Redborne, aussi vers 1540.
  2. Ce capitaine Cox (capitaine on ne sait de quoi) était un maçon qui avait les goûts chevaleresques, une manière de Don Quichotte anglais. Aussi avait-il une bibliothèque analogue à celle du héros de la Manche, et où se trouvaient : King’s Arthur’s book, Huon of Bourdeaux, the four sons of Aymon, Bevis of Hampton, Gargantua, Robin Hood, etc. C’est ce que nous apprend Robert Laneham dans son curieux récit des fêtes de Kenilworth. (Laneham’s letter describing the magnificent pageants presented before queen Elisabeth at Kenilworth castle in 1575. Londres, 1821, p. 36.).