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Page:Anonyme - Huon de Bordeaux, chanson de geste.djvu/45

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duisit partout. Il figure dans le drame de Jacques IV, de Robert Greene. C’est lui qui ouvre la scène sur la tombe d’un mort, lequel sort de son sépulcre, se prend de querelle, puis se réconcilie avec le roi de Féerie et lui fait voir une tragédie. Oberon en revanche, dans les entr’actes de la tragédie, donne au mort son nouvel ami le spectacle de danses et autres divertissements[1]. Spenser, dans son poëme de la Reine des fées, ne se borne pas à chanter Oberon, il lui fait une magnifique généalogie, sous ce titre : Chronique des rois bretons et série des empereurs Elfins. Ce fut Prométhée qui créa Elfe, le premier des Elfins. Elfe épousa une fée dans le jardin d’Adonis, et de cette union naquit une suite de rois : Elfin, Elfinan, Elfinell, Elfant, Elfar, Elficleos, Elferon et enfin Oberon. La gloire et le pouvoir d’Oberon furent immenses ; il mourut laissant pour héritier, par son testament, le beau Tanaquil[2].

Mais la plus grande gloire d’Oberon, c’est d’avoir été adopté par Shakespeare, qui lui a fait jouer un rôle, on le sait, dans le Songe d’une nuit d’été[3]. Shakespeare lui a donné une femme,

  1. The scottish storie of James the fourth..... intermixed with a pleasant comedie presented by Oboram king of Fayeries as it has been sundrie times publikely plaide, written by Robert Greene, maister of arts. London, Thomas Creade, 1598, in-40. — Réimprimée dans The dramatic works of Robert Greene, by the Rev. Alexander Dyce, London, Pickering, 1831, t. II, p. 69-158.
  2. Spenser, The faerie queen, liv. II, chant 10, strophes 70 à 76.
  3. Midsummer night’s dream.