Page:Anonyme - L’Alpha de la république, 1848.djvu/5

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térêts ; c’est la liberté de bien faire, l’égalité de tous les droits, la fraternité de tous les cœurs.

D. La république est-elle possible en France ?

R. Non-seulement elle est possible, mais elle est même désormais la seule forme possible de gouvernement, la seule qui offre des garanties de sécurité et de stabilité. Les abus inséparables de la monarchie, protectrice née du privilége et de l’arbitraire, ses tendances forcément anti-populaires, égoïstes, usurpatrices, rendent cette sorte de gouvernement impraticable chez un peuple aussi civilisé et aussi jaloux de ses droits que le peuple français.

D. La France recueillera-t-elle des avantages réels de l’établissement de la république ?

R. Elle en recueillera de deux sortes, les uns moraux, les autres matériels. Les avantages moraux, elle les recueille déjà, car, sur les débris du systeme de corruption anéanti avec la royauté, la moralité de la nation se retrempe à ses divines sources, aux sentiments de liberté, d’égalité et de fraternité ; le riche et le puissant redescendent des régions hautaines où ils trônaient dans le mépris du faible et du pauvre. Les sentiments généreux, qui n’étaient qu’endormis dans leur cœur, s’émeuvent au contact de la générosité nationale, et déjà les plus intelligents d’entre eux, donnant aux autres un noble exemple, sont les plus sincères amis du peuple.

D. Ces avantages sont immédiats, incontestables ; mais les avantages matériels, où les voyez-vous ?

R. Patience. Tout vient à point à qui sait attendre. Le temps