Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

moins dans sa poche.

Il voulut vérifier, sans plus tarder, si le Juif lui avait dit la vérité sur le nom de son visiteur, et il passa rue St-Jacques. Mais il n’eut pas besoin de se livrer à de longues recherches. À l’une des premières portes, il trouva au milieu de beaucoup d’autres enseignes de bureau, une plaque sur laquelle était écrit :

Ralph Turner, avocat.

Évidemment, la journée avait été bonne ; et Joe rentra joyeusement chez lui, où il se livra à un souper qui n’avait rien de luxueux.


CHAPITRE VIII

LES FAUX BILLETS


Le lendemain matin, notre ami Joe était assis devant une table en fort mauvais état, sur l’unique chaise qui existât dans son logement, et il se livrait à un travail qui paraissait lui offrir de grandes difficultés.

Il s’agissait d’une lettre à écrire ; et Joe n’avait Jamais cultivé, comme il faut, ce genre d’exercice. Ce n’est qu’à la suite de longs efforts, qu’il arriva à tracer sur le papier les lignes suivantes :

Chair Mossieu. — J’aurait voullu vou voire mait genait paput sais pourqoi ge vousaicrit. fete atenssion a vous, voussavai eunne enmi il’ia du dangè. ge nan puitdirre plullon mait ge vouss angage biayn de cherchaiz dent votre logemen un pacai de biyaifot onn ait sul atrasse. brulailais toudecuite si vou voullai aivitai biayn du troubl.

Joseph Briquet.

Le lecteur a déjà deviné que le destinataire de cet épître, rédigé avec une orthographe fantaisiste, n’était, autre que M. Robert Halt.

La lettre lui fut remise par la poste, vers le milieu du jour. Il n’eut pas de peine à reconnaître qu’elle avait été écrite par une personne peu expérimentée, et il regarda tout de suite à la signature…

— Encore Joe ! fit-il, ce doit être encore un de ses mystérieux avertissements. Qu’est-ce que cela peut vouloir dire ?