Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il y a du danger, je vois bien cela. Mais je ne comprends pas du tout ce dont il parle. « Biyaifot, » qu’est-ce que c’est que ça ? Il me semble qu’il me dit de chercher quelque chose qu’un ennemi aurait mis chez moi…

Mais, à ce moment, un coup de sonnette vint interrompre la lecture de M. Halt et Mlle Marsy entra dans le salon.

M. Halt s’avança vers elle avec empressement.

— Bonjour, mademoiselle, vous avez avancé votre leçon d’un jour, cette semaine.

— Non, monsieur Halt, je ne pourrai prendre ma leçon, aujourd’hui ; et je crains d’être obligée de renoncer aux autres, au moins pendant quelque temps.

Le jeune homme la regarda avec une expression de surprise douloureuse.

Mlle Hélène ! que voulez-vous dire ? demanda-t-il avec un tremblement dans la voix. Qu’est-il arrivé ? J’espère que vous n’avez rien à me reprocher.

— Pas du tout, M. Halt. Il s’agit d’autres raisons que je préfère ne vous dire qu’un peu plus tard. Je vous remercie beaucoup de tout ce que vous avez fait pour moi. Vos leçons m’ont beaucoup profité.

— J’espère qu’elles vous ont été agréables.

— Très agréables.

— Alors, nous ne chanterons pas « L’amour attend » ? continua t-il, en faisant un effort pour sourire. Ne voulez-vous pas faire au moins un dernier exercice ?

— Merci, répondit elle, il vaut mieux que l’amour attende.

À ce moment, Mlle Marsy s’était penchée pour regarder une dernière fois la musique. Ses cheveux frôlaient la figure de M. Halt, dont l’émotion devint de plus en plus visible.

— En quoi ai-je pu avoir le malheur de vous offenser ? dit-il de nouveau, en jetant vers elle un regard suppliant.

— Je vous assure que vous ne m’avez pas offensée du tout. Ce n’est pas de vous que vient l’offense.