Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/49

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— Alors, il y a une offense, tout de même ?

Mlle Marsy se recula un peu et parut hésiter avant de répondre. Mais, avant qu’elle ait eu le temps de décider ce qu’elle voulait dire, elle fut interrompue par un nouveau coup de sonnette.

Ce n’est rien, dit M. Halt ; ce doit être quelque connaissance de ma femme de ménage.

La jeune fille s’avança vers la porte, tout en semblant attendre que les pas se fussent éloignés ; et il y eut un moment de silence, bientôt suivi d’un bruit tout à fait anormal à l’étage supérieur.

— Les voilà ! cria une voix. Je tiens la cachette !

On entendit dans l’escalier un bruit de pas lourds et précipités, et la porte du salon s’ouvrit brusquement, pour donner passage à deux individus parmi lesquels M. Halt reconnut l’homme à la pipe d’écume de mer.

— Je vous demande pardon, mademoiselle, dit Lafortune ; mais j’ai avec M. Halt une affaire qui ne souffre pas de retard. M. Halt, reconnaissez vous ce paquet ?

— Pas du tout.

— Peut-être le reconnaîtrez-vous mieux, maintenant. Et Lafortune ouvrit le paquet, dans lequel était enveloppée une liasse de billets de banque.

— Et bien ? demanda M. Halt, sans paraître comprendre ce que cela voulait dire.

C’est bien joué, M. Halt ; mais ces billets ont été trouvés dans votre secrétaire ; ce sont des billets faux, du type de ceux dont vous inondez Montréal, depuis quatre mois ; et j’ai le regret d’être obligé de vous arrêter.

Il y eut un cri déchirant. Robert Halt tourna les yeux vers Mlle Marsy et vit qu’elle le regardait avec une émotion toute pleine d’affectueuse sollicitude, en faisant un brusque mouvement, comme pour poser sur son épaule une main protectrice.


CHAPITRE IX

JOE DONNE UNE COMMISSION AUX DÉTECTIVES


Deux heures après l’événement que nous venons de racon-