Page:Anonyme - La goélette mystérieuse ou Les prouesses d'un policier de seize ans, 1886.djvu/50

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ter, les deux détectives du gouvernement étaient assis dans leur chambre de l’hôtel Richelieu.

M. Parry paraissait en proie à une violente agitation, tandis que M. Harrison, indolemment étendu dans son fauteuil, mangeait une pêche de l’air le plus tranquille du monde.

— Et bien, fit aigrement M. Parry, nous avons décidé d’attendre que l’affaire marchât d’elle même ; et je crois qu’elle ne marche pas d’une façon agréable pour nous.

— Soyons calmes, soyons calmes, pour l’amour de Dieu, répondit M. Harrison, en avalant un morceau de pêche entre chaque membre de phrase. Vous croyez toujours qu’en bourdonnant comme une mouche, vous ferez avancer les affaires. C’est une erreur, mon cher ami, une grande erreur. À quoi cela vous servira-t-il de sortir de votre tempérament ?

— Je ne peux pas me faire à l’idée que les gens de Fahey ont l’avance sur nous et sont peut-être sur la bonne trace, pendant que nous en savons un peu moins que le premier jour. Lafortune a arrêté quelqu’un aujourd’hui : N’êtes-vous point piqué, à la pensée que d’autres font une besogne qui devrait vous revenir ?

— Oui, j’ai entendu quelque chose de cela et nous ferons peut-être bien de faire un tour du côté du palais de justice, pour savoir de quoi il est question. Mais je crois que ce n’est pas grand chose.

— Lafortune n’est pas fou, et je serais étonné qu’il eût fait un impair, remarqua M. Parry. Avez-vous des nouvelles du gamin auquel vous avez avancé dix dollars ? Pourvu qu’il ne se promène pas à travers les rues, en racontant la façon dont il a mystifié deux détectives du gouvernement !

— Le fait est que ce serait un peu bleu ! fit une voix jeune et rieuse à travers la porte, et les policiers, en se retournant à ce bruit, virent apparaître la petite tête espiègle et rusée de Joe Briquet.

Le lecteur sait, que depuis sa précédente visite il avait fait