Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
cix
Préface.

propositions. Je les tire d’un poëme fameux au moyen âge, et en Italie non moins qu’en France, du poëme d’Aspremont. Il nous en reste au moins neuf manuscrits français ou anglo-normands, et quatre copies italianisées que j’ai indiquées ci-dessus. J’ai choisi parmi ces copies celle qui est conservée à la Bibliothèque impériale (Ms. fr. 1598), pour la comparer à un texte pur que j’ai entre les mains et qui est emprunté à divers manuscrits de Paris, de Berlin, de Rome et de Londres, et, des principaux points de cette comparaison, voici ceux qu’il me suffira de signaler.

Après l’annonce du sujet, la chanson d’Aspremont débute par un grand éloge du duc Naimes, ce vieux et sage conseiller de Charlemagne, ce Nestor (je le dis tout bas) de l’épopée carlovingienne.

Oez de Nayme com avoit bon mestier :
Il ne servoit mie de losengier,
Ne des frans homes à la cort ampirier ;
Les frans linages fist au roi essaucier,
Et dou servise son seignor aprochier[1].

En d’autres termes, il favorisait la noblesse et non le clergé. C’est ce que le trouvère donne à entendre, et son poëme, qui ne manque pas d’allusions politiques, explique ailleurs et fort clairement ce panégyrique. Cela dit en passant, lisons les mêmes vers ou ceux qui y répondent dans notre copie italianisée :

Savés de Naimes ki est som mister ?

  1. Ms. Laval, 123.