Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/119

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Préface.

tagne dont le passage n’est pas facile, comme l’indique son nom, Aspremont. Le duc Naimes, porteur d’un message de son maître, s’est engagé dans les défilés de cette montagne, où il avance péniblement de péril en péril. Le voilà aux prises avec une ourse qui a faonné de nouvel, et qui, au point du jour, est revenue à l’endroit même où se trouve le duc,

A ses hoursiaus où ele les laissa.


Elle se dresse devant le messager de Charlemagne ; mais d’un coup d’épée il lui coupe les deux pattes où elle veut l’enserrer.

Qui dont oïst la noise que mena,
Que la montagne trestote en resona !
A la grant noise que ele demena
Ez vus venu .I. hours et .I. lupart[1].


Ces quatre vers sont réduits à trois dans la copie italianisée :

Mais killa oïst et nosse k’ella fa,
Tuit le montangnes entor li ressona
Atant hec vos .II. ursi et .I. leopart salva[2].


De ces trois vers deux sont faux ; de ces trois rimes deux sont inadmissibles. Fa est italien, non français ; et salva n’est ni l’italien salvatico ni le français sauvage. C’est un moyen terme barbare, mais qui rime avec ressona et fa, tandis

  1. Ms. fr., 2495.
  2. Ms. fr., 1598, fol. 11 r°, col. 1.