Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/160

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bâton, est introduit dans le parc, et le chien après lui. P. 87-89.

Dès que le chien aperçoit Macaire, il lui court sus et de ses dents aiguës le saisit au flanc. Macaire, à son tour, le frappe rudement de son bâton, mais sans lui faire lâcher prise. Ce fut une grande bataille, la plus grande qu’on vît jamais. Tout Paris était accouru pour voir ce jugement, et il n’y eut qu’un cri dans la foule : « Sainte Marie, à l’aide ! que la vérité se fasse jour ; déclarez-vous pour Aubri ! » La lutte est acharnée, inouïe, telle que les parents de Macaire en sont consternés : « Qui l’eût cru, disent-ils entre eux, qu’un chien nous pût faire pareille confusion ? » Alors un des leurs s’élance sur la palissade, il va la franchir ; mais un cri se fait entendre de toutes parts : « Qu’on le pende sur la place ! » Il l’entend et prend la fuite. P. 89-91.

Aussitôt, par un ban que le roi fait crier, mille livres sont promises à qui pourra le saisir. Un vilain qui venait à la cité pour emplettes entend le ban ; il avait à la main un bâton de pommier et s’en sert pour arrêter le fugitif. Il ne lui court sus que pour gagner la somme promise. Il le mène devant le roi et reçoit les mille livres. Le roi fait pendre le traître à l’endroit même où il a voulu franchir la palissade. Il le fait brûler ensuite, à la grande confusion de toute sa parenté. P. 91-93.

Cependant la bataille continue toujours. Le chien ne cesse de déchirer de ses morsures les flancs de Macaire, et Macaire, de son bâton, frappe le chien sur la tête à en faire jaillir le sang. Ceux de Mayence sont en grand émoi. Ils voudraient bien faire la