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Préface.

retrouve dans les récits postérieurs du combat et dans les estampes qui le représentent.

L’ouvrage anonyme de ce compilateur, qui commence à la fondation d’Athènes par Jupiter, finit avec le règne de Charles V, à l’année 1380. C’est donc sans doute vers cette époque qu’il fut écrit[1].

Gaston Phébus, comte de Foix, qui mourut onze ans plus tard, connaissait l’histoire du chien d’Aubri, et l’a racontée dans son Livre de la Chasse[2] ; mais il en ignorait l’origine, et ne l’a pas tirée, comme notre chroniqueur, du roman dont elle fait partie. La preuve en est que, selon lui, Aubri de Montdidier traversant un jour la forêt de Bondy, y fut attaqué à l’improviste par Macaire, un homme qui le héoit par envie, senz autre raison. Si Gaston Phébus avait lu la chanson, il y aurait trouvé une autre raison que l’envie pour expliquer l’attaque de Macaire et le meurtre d’Aubri.

Le témoignage de Gaston Phébus n’en est pas moins précieux. Il confirme et complète celui de Gace de la Buigne au sujet des peintures qui re-

  1. Il m’a été signalé par mon savant confrère et ami M. Léopold Delisle. C’est le manuscrit de la Bibliothèque impériale, fr. 5003, intitulé au dos : Chroniques de France. Fauchet, à qui il a appartenu, a écrit ce renvoi à la marge du fol. 96, où se lit le passage qui nous occupe : « Voyez Phœbus le conte de Foix, au Livre de la Chasse, et Gaces de la Vigne. » Peiresc, qui avait eu le manuscrit entre les mains, y a relevé, en 1612, le sommaire de notre histoire. (Voyez le manuscrit de la Bibliothèque impériale, lat., n° 10,000, fol. 318.)
  2. Appendice, IV, p. 318-319.