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Préface.

pinceau sur le manteau d’une des cheminées de la grande salle du château de Montargis, et là il paraît certain que Macaire n’était point enfoui et qu’on le voyait en pied, libre de tous ses mouvements. J’essayerai de le prouver tout à l’heure, et je justifierai en même temps la date que j’assigne à la peinture de Montargis, tant de fois mentionnée comme remontant jusqu’au règne de Charles V. Je me borne en ce moment à indiquer l’origine évidente du nom si populaire sous lequel sera désigné plus tard le chien d’Aubri. Jusque-là, Montargis n’était pour rien en cette affaire, et il n’en était question ni de près ni de loin.

Vers la fin du XVe siècle ou au commencement du siècle suivant, un poëte qui mourut en 1523 ou environ,


Le bon Cretin au vers equivoqué

comme disait Clément Marot, n’oublie pas d’alléguer en faveur de la gent canine l’exemple de l’immortel lévrier, dans son Débat entre deux dames sur le passe-temps des chiens et oyseaux :


Levriers sont chiens ; direz-vous du contraire ?
Je croy qu’il n’est si simple créature
Qui ne ayme bien quelque beau chien retraire,
Entretenir, veoir, nourrir, et attraire
Auprès de soy, ou trop se desnature ;
Car ung chien est de si bonne nature
Qu’il ne peult veoir à son maistre debatre
Homme vivant, sans le vouloir combatre.