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Préface.

personnes, et sa narration ne contient qu’un nom de lieu, celui de Montargis.

Le roy, dit-il, qui ne vouloit qu’un accident si memorable fût effacé par l’inclemence et oubly du temps, feit tirer cette histoire au chasteau de Montargis, où encore elle est effigiée, pour le salaire de la vaillance de ce chien, auquel les richesses n’eussent de rien servy pour recompence.

Sauf ce nom de Montargis qu’il connaît et ajoute au récit de Scaliger, Belleforest en est réduit à de vagues appellations, et le plaisant est qu’il s’en plaint :

Mais un malheur a suivy l’heur des François, que comme ils ont esté vaillans en guerre et justes en leurs jugemens, ils ont aussi esté simples et peu soigneux à escrire leurs gestes, tellement que ceste histoire si remarquable est si obscurement traictée que la seule painture est celle qui nous l’a remise sus, sans que nous ayons cest heur de scavoir ny le nom du roy, ny le temps que cela advint, ny le nom de ceulx pour qui la partie a esté dressée[1].

  1. Histoires prodigieuses extraites de plusieurs fameux autheurs, divisées en deux tomes, le premier mis en lumiere par P. Boaisteau, surnommé Launay, natif de Bretagne ; le second, par Cl. de Tesserant, et augmenté de dix histoires, par F. de Belleforest, Comingeois. Paris, 2 vol. in-18, 1571. — Le récit de Belleforest se trouve au t. II, fol 295-298. — Le même auteur traduisit et augmenta la Cosmographie de Munster (Paris, in-fol., 1575), dans laquelle il fait mention de la peinture du château de Montargis, et renvoie pour l’explication du sujet à ses Histoires prodigieuses (p. 331, col. 2).