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Macaire.

Plus fier se tient que leupars ne lions.
Tant a erré, n’i fait arrestison,
Vient à la tente l’emperéor Kallon,
A sa vois clere si s’escrie à haut ton :
« Sire emperere de France et de Loon,(*)
« Où avés vos le vostre champion ?
« Vuet il combatre ? dites moi si o non. »
Kalles l’oï o le bon duc Naimon ;
Dist l’uns à l’autre : « Vez dou malvais garçon !
« Mieudre diables nen est en cestui mont. »
Atant Ogiers vient par le pavillon.
De Varocher a oï la tenson,
Et quant l’entent, il se tient à bricon.
A son tref vient où li sien home sont,
Ses armes quiert, si vest le haubergeon,
Le blanc hauberc, si chauce l’esperon.
Ceinte a Courtain au lez senestre en son,
Le hiaume lace à guise de baron,
El cheval monte corant et aragon,
Au col l’escu qu’ert peint à eschelons.
Une anste prist à tout le fer en son, (*)
Mot ne sona ne dist autre sermon,
Vers Varocher s’en vait à esperons.
Kalles le voit, s’en apele Naimon :
« Vez dou Danois com s’en vait à bandon !
« Ja bataille ert, qui qu’en poist o qui non. »
Et dist dus Naimes : « Diex vaintre nos la doint,