P. 11, v. 15, 16 :
Or est ariere la roïne torné,
En son palais si s’en est repairié.
Il faudrait rigoureusement tornée, repairiée. Mais cet accord est loin d’être établi scrupuleusement par les trouvères. Exemples :
L’ore soit benoïte, deslivré s’est d’un fil.
Il s’agit de Parise la duchesse. Avec deslivrée le vers serait faux. Un peu plus loin on lit :
L’ore fust benoïte, d’un fil s’est deslivré.
deslivrée ne conviendrait point la rime de la tirade. (Parise la Duchesse, p. 25.)
Et s’est Macaires traveillié et peiné.
Le texte de Venise dit travalé seulement ; mais il est rare que ce mot ne soit pas accouplé au mot peiné, comme dans ce vers :
Et moi et eus traveilliés et peinés.
(Foulque de Candie, ms. de la bibl. de Boulogne-sur-Mer, fol. 270 r°, col. 2.)
P. 12, v. 20 : In bona ora fust né. C’est ici le calque de la locution italienne : En buon’ ora fusti nato. On disait ordinairement en français de bone ore. V. Raynouard, Lex. rom., III, 538, sous hora.
Çoiant fo e baldo e alé.
alé, d’allegro (comme plus loin ré de reo, eré d’eretico). Ces formes sont inadmissibles en français. On trouve pour allegro, haligre :
Li plus haligres a le corps empiriet.
(Prise d’Orange, ms. de Boulogne-sur-Mer, fol. 10 r°, col. 2 )