Page:Anonyme - Macaire, chanson de geste.djvu/62

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Préface.

L’année suivante, l’histoire du chien de Montargis prend place, comme de raison, dans une Histoire des Chiens célèbres[1], et avec des variantes qui donneraient à croire que l’auteur a trouvé des documents nouveaux. C’est ainsi qu’il attribue la haine de Macaire pour Aubri à une querelle très-vive qu’ils auraient eue en jouant à la paume. Mais le renseignement le plus neuf est celui-ci : « Nous lisons dans un commentateur de Monstrelet que le chien avait déjà sauvé la vie à son maître quelques années auparavant, et qu’il le tira par ses habits des eaux du Gave, rivière de Béarn. »

J’ouvre une édition de la Morale en action datée de 1810, et j’y vois figurer avec honneur le chien d’Aubri de Montdidier, « dont la mémoire, est-il dit, a mérité d’être conservée à la postérité. »

Le 18 juin 1814 fut représenté pour la première fois à Paris, sur le théâtre de la Gaîté, un mélodrame historique de Guilbert de Pixerécourt intitulé : Le Chien de Montargis, ou la Forêt de Bondy.

Certes, l’auteur avait bien le droit de s’emparer de ce sujet, historique ou non, et je n’ai garde de le lui reprocher ; mais Guilbert de Pixerécourt n’était pas un simple dramaturge : c’était de plus une manière de bibliophile et qui se piquait de quelque érudition. Il aurait donc

  1. Par A. J. Freville. 2 vol. in-12. Paris, 1808. Une petite gravure, représentant le chien qui saisit Macaire à la gorge, accompagne le récit.