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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/266

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Voyages

tance. Je m’égare, milord, ce n’étoit pas par mes maux que je voulois commencer de vous entretenir. Mais de quels termes me servir pour vous annoncer ce qu’on m’ordonne de vous dire ? Cependant, quel que soit le rôle que l’on me force à jouer, je vous prie d’être persuadé que e ne m’en suis chargée qu’afin d’empêcher qu’on ne donnât cette commission à un autre qui, moins porté pour vos intérêts, se fût fait une gloire de l’entreprendre, en écartant de votre esprit tous les dangers qui doivent infailliblement vous arrêter. Vous ne devez pas ignorer que depuis long-tems l’impératrice m’honore de toute sa confiance ; c’est par son ordre que je vous ai écrit & que je vous ai souvent entretenu chez elle & chez la Princesse Thaymuras ; c’est elle encore qui m’engage à vous parler aujourd’hui : ne sauriez-vous deviner à présent ce qui me reste à vous dire ?

Ce début eut de quoi me surprendre : expliquez-vous, madame, lui dis-je, que signifient ces détours ? Thaymuras auroit-elle quelque chose à craindre de la part de l’impératrice ? Je connois sa jalousie, & n’ignore point à quels excès elle s’est souvent portée contre les personnes que l’empereur a distinguées par sa faveur : mais, madame, vous pouvez l’assurer que la princesse Thaymuras a trop de vertu & trop de grandeur d’ame Pour rien faire qui puisse ternir sa gloire.

Que vous comprenez mal mon discours ! milords ;