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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/267

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de Milord Céton.

si l’impératrice est jalouse, je puis vous assurer que jamais les galanteries de son auguste époux n’ont fait aucune impression sur son cœur, vous seul à présent pourriez les exciter par vos assiduités auprès de la belle princesse. Que dites-vous, madame ? Quoi ! l’impératrice auroit pu !… mais non… de pareils soupçons doivent s’écarter de mon esprit, ils lui sont trop injurieux. Écoutez-moi, milord, vous commencez à me comprendre ; eh bien ! c’est à ce prix que toutes les dignités & les honneurs vous sont offerts ; il faut pour cela, renoncer à tout autre attachement. Vous avez inspiré à cette princesse la passion la plus vive ; l’espérance de vous toucher lui a fait d’abord renfermer ses desirs dans les bornes du devoir, charmée d’apprendre que l’empereur étoit passionné pour les charmes de la belle étrangère, sans que vous en paroissiez alarmé, sa passion en a pris de nouvelles forces. Que vous dirai-je enfin ? Son humeur impérieuse ne peut souffrir qu’on lui résiste : … Peu accoutumée & modérer ses desirs, ce n’est qu’en les satisfaisant qu’elle trouve le secret de les vaincre ; c’est pourquoi elle m’ordonne de vous annoncer qu’elle veut ce soit vous parler sans témoin.

Vous voyez, milord, poursuivi Nardillac, que j’ai eu raison de vous dire que le repos de ma vie dépendoit du secret que j’avois à vous confier. La résolution que vous allez prendre ruine toutes mes