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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/269

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de Milord Céton.

Je sus dans l’instant chez Monime ; elle m’avoit recommandé de lui rendre compte du succès de ma visite. Je ne pas cacher le trouble où j’étois, elle s’empressa de m’en demander la cause. Embarrassé si je devois lui annoncer ce que nous avions à craindre, je balançois à lui répondre, lorsque Zachiel entra : enhardi par la présence du génie, je lui racontai la conversation que je venois d’avoir avec Nardillac. À ce récit, Monime ne put s’empécher de marquer beaucoup d’inquiétudes sur les suites que pourroit avoir une passion aussi déréglée : mais le génie nous rassura, en nous apprenant que l’empereur avoir enfin ouvert les yeux sur la conduite de l’Impératrice qu’il venoit de répudier & d’exiler dans une île déserte.

Cette artificieuse princesse avoit trouvé le secret de s’emparer du gouvernement, pendant l’absence de Samaël, génie protecteur de l’empire ; ses connoissances bornées n'ont pu distinguer le vrai d’avec le faux ; son esprit ne consiste qu’à recevoir toutes sortes d’impressions, à se frapper de toutes les images que lui présentoient les ministres qu’elle s’était choisis : le peu de lumière de ses ministres sont si compliquées, elles ont tant de rapport, tant de faces, tant de biais, que toutes les choses de la vie ne paraissent à leurs yeux qu’opinions, préjugés, vraisemblances ou hasards ; c’est néanmoins avec de pareilles idées que ces grands hommes se