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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/270

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Voyages

félicitent eux-mêmes des efforts de leur imagination, & qu’ils ont peine à comprendre comment leur esprit a pu s’élever à un si haut degré de perfection : mais pour ne les point distraire de la bonne opinion qu’ils ont de leur mérite, l’empereur les envoie dans une citadelle bien fortifiée ; c’est-là qu’ils pourront contempler à leur aise route l’étendue de leurs vastes desseins, sans craindre d’être interrompus par aucun objet qui puisse les en distraire. Nous fûmes charmés d’apprendre ces nouvelles, non-seulement parce qu’elles nous tranquillisaient sur nos craintes, mais encore parce qu’elles tendoient à la gloire du souverain.

CHAPITRE X.

La part que Nardillac avoir eue pendant longtems à la faveur de l’impératrice, lui fit craindre d’être impliquée dans sa disgrâce ; elle s’en ouvrir à Monime dans les termes les plus touchants, lui rendit compte de la conversation que nous avions eue ensemble : pouvois-je, poursuivit Nardillac, refuser d’obéir à ma souveraine ? J’ai souvent gémi de ses injustices. Attachée à cette princesse depuis mon enfance, elle m’a toujours donné la préférence sur mes compagnes, & malgré l’amour que l’empereur a conservé long-tems pour moi, je