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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 18.djvu/271

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de Milord Céton.

n’ai pu trahir la confiance de ma maîtresse ; jamais la trahison ne trouva de place dans mon cœur, jugez, madame, dans quelle horrible position je me suis trouvée, & des justes sujets, de crainte qui doivent m’alarmer.

Monime, sensible à la douleur de cette aimable femme, employa tout ce qu’elle crut de plus consolant pour la calmer, & le génie qui connoissoit le fond de son cœur, promit de la protéger. Je lui conseillai de s’attacher à la princesse, afin de profiter de toutes les occasions qu’elle pourroit trouver d’entretenir l’empereur qui, en perdant l’espérance de s’unir à Thaymuras, poussoir reprendre de nouvelles chaînes. Nardillac goûta ce conseil, & n’eut pas de peine à effacer quelque légère impression de coquetterie que nous avions formée contr’elle : sa candeur & sa sincérité lui acquirent l’amitié de Monime, qui se joignit & Zachiel pour faire connoître à l’empereur sa confiance, sa fidélité & cet attachement désintéressé qui lui avoir fait refuser les meilleurs partis, sans espoir de regagner sa confiance. De si puissans protecteurs firent enfin que ce monarque lui rendit non-seulement toute sa tendresse, mais parla suite qu’il lui accorda le glorieux titre d’impératrice ; titre qu’elle a soutenu toute sa vie avec la noblesse, la vertu & la pureté de sentimens qui doivent orner ceux que la destinée élève à ce haut degré de gloire.