Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/101

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ſur un trône qu’on m’enlevait. Il me fit part alors des projets qu’il avoit formés pour chaſſer le tyran, dès qu’Houcaïs auroit les yeux fermés, aussi bien que des intelligences contractées avec les principaux des Abdalles ; ce qui formoit un parti ſi redoutable, qu’il étoit impoſſible que Ruraos ne ſuccombât à de ſi puiſſans efforts. Boldeon avoit feint de voyager dans les climats éloignés, pour aſſurer ſes complots, & éloigner les ſoupçons, Sa retraite étoit inconnue ; près de la capitale, & à portée de tous les conjurés, il communiquoit avec eux, lorſqu’il étoit néceſſaire, il me dit qu’il ne leur feroit point part de mon arrivée ; qu’il réſervoit ce dernier coup pour émouvoir le peuple, en cas que la puiſſance du tyran prévalût ; mais qu’il étoit d’une conſéquence infinie de deſcendre dans le puits d’Houzail, pour y chercher ma mère & Lodaï, afin qu’ils ſerviſſent de preuve à ma naiſſance. Non-ſeulement j’approuvai ce deſſein, mais j’en fus tranſporté, & nous réſolûmes de tenter cette aventure. Le jour ſuivant j’avois remarqué l’endroit par où j’étois ſorti de cet abyme, & j’eſpérois qu’à force de recherches je pourrois retrouver les lieux ou j’avois été élevé ; d’ailleurs je comptois ſur la fidélité de Falbao qui m’en donnoit à chaque inſtant des preuves nouvelles ; je con-