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Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/102

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noiſſois ſa valeur, & nous comptions qu’avec lui & les armes que nous devions prendre, il n’y avoit aucun danger qu’il ne nous fût permis d’affronter. Mais, ô Sinouïs, nous ne prévoyions pas que le ſein de la terre étoit habité ; nous ne fûmes pas long-tems à l’apprendre.

À peine le veſper paroiſſoit ſur l’horizon, que nous ſortîmes de la cabane de Boldeon, chargés des proviſions néceſſaires pour un voyage qui pouvoit être long, en cas qu’on s’égarât. Lorſque nous fûmes à l’endroit où nous nous étions rencontrés, il ne me fut pas difficile de retrouver l’entrée de la caverne. Après avoir fait quelques pas, nous rencontrâmes la veine myſtérieuſe ; je la fis remarquer à Boldeon, & je lui appris l’effet miraculeux qu’elle avoit produit en guériſſant Falbao de ſes bleſſures, lors de ſon combat avec le ſerpent. Ah ! Motacoa, me dit-il, que vois-je ! Quel prodige ! Combien y a-t-il qu’on cherche cette veine divine ? Ne regrettez point vos malheurs, puiſqu’ils vous ont donné la connoiſſance de ce tréſor ; elle ſuffit ſeule pour nous rendre les plus heureux des mortels ; c’eſt un des plus grands biens auxquels nous puiſſions aſpirer ; cette veine contient le remède univerſel ; & ceux qui en peuvent poſſéder, ſont aſſurés de paſſer leur vie ſans maladies, &