Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/27

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ſentèrent au dieu : il eut horreur de ces préſens, & mugit avec tant de force, que le peuple en fut effrayé. Le ciel ſe couvrit, les éclairs parurent, & l’hémiſphère devint tout en feu. Le bœuf divin s’éleva dans les nues, & diſparut en prononçant ces paroles, précédées & ſuivies d’un tonnerre furieux.

« Sérapis veut bien habiter avec les Égyptiens. Qu’ils lui dreſſent un temple ; mais il ne veut point de ſacrifices du ſang humain. »

Le peuple, étonné de ce prodige, applaudit à l’oracle par mille ſignes d’allégreſſe. Dans le même inſtant paroît un homme reſpectable au milieu de la foule : c’eſt Sérapis lui-même, revêtu d’une figure humaine ; il montre un plan aux Égyptiens ; il ſe met à leur tête, & conſtruit un temple, qui ſubſiste encore aujourd’hui.

Voilà, grande reine, continua Lamékis, l’époque célèbre de la conſtruction du temple ; il ſe réſerva celle du ſouterrein myſtique, bâti de ſa main. Il dépoſa dans une des catacombes le grand livre dans lequel ſont écrites ſes loix, où il eſt dit que le feu éternel ſera entretenu par des hommes purs, nés dans le ſouterrein, où pour conſerver l’eſpéce humaine, & le peupler comme aujourd’hui, deux miniſtres