Aller au contenu

Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

laquelle il paroiſſoit obliquement des ouvertures à des distances inégales. De quelques-unes il tomboit des chutes d’eau, dont les jours réfléchis les éclairoient de mille couleurs diverſes. D’autres s’écoulaient en ſertant, & ſembloient ne pouvoir quitter les crouttes auxquelles elles ſembloient attachées. Dans un endroit plus éloigné couloit de la voûte un torrent, qui avoit l’air[1] d’argent maſſif. Cette liqueur étoit d’un brillant ſi éclatant, qu’à peine en pouvoit-elle ſoutenir la vue. Hildaë s’amuſa quelque tems (si l’on oſe ſe ſervir de ce terme), à conſidérer ces prodiges ; mais bien d’autres choſes firent naître ſon étonnement ; en tournant les yeux vers la gauche, elle vit une[2] mer de feu dans laquelle un grand nombre de fleuves venoit ſe rendre : tous les environs étoient couverts d’une fumée ſombre & violette, & l’agitation de ces flammes ſembloit faire mouvoir la terre. Elle vit en rapprochant ſa vue, des[3] colonnes d’eau tranſparentes & moins agitées que les premières, dont les unes ſembloient deſcendre, & les autres monter. Tous ces miracles de la nature

  1. Vif-argent.
  2. Feu central.
  3. L’ame végétale, ou les eſprits.