Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ô Lodaï !… Qu’entens-je, interrompit l’inconnu ? Quels noms prononcez-vous ? Hildaë vivante, vous, ſon ſils : quelles preuves me donnerez-vous de ces choſes extraordinaires ? Mon hiſtoire, repris-je, celle de Lodai qui exiſte. Lodaï, interrompit-il. Ah ! ſans doute que votre raiſon égarée… Non, continuai-je avec impatience, il m’eſt aiſé de prouver la vérité de ces choſes ; je puis vous conduire par cette caverne dans le centre de la terre, dont le puits d’Houzail eſt une bouche : là, vous y verrez la reine & Lodaï. L’inconnu ſe récria de nouveau ſur ces derniers mots ; il révoquoit tout en doute, quand le haſard lui fit jetter les yeux ſur Falbao ; ſa figure, inconnue pour lui juſqu’alors, le fit frémir. Cet animal paroiſſoit nous écouter, & l’étranger ne faiſoit pas un geſte, qu’il ne ſemblât vouloir le dévorer ; il avoit la gueule entrouverte & béante, les yeux furieux, & la colère le faiſoit écumer. J’avois été ſi attentif aux diſcours de l’inconnu, que je n’y avois pas fait moi-même attention : je tremblai comme lui, & je fus ſaiſi d’une telle frayeur, que je me laiſſai aller à la renverſe. L’animal accouroit à mes pieds, & parut ſi doux & ſi humilié, que je repris ma confiance. L’inconnu avoit les yeux ouverts, & étoit ſuſpendu entre la crainte &