Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 20.djvu/99

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l’admiration ; je le raſſurai, & je lui contai par quelle aventure cet animal s’étoit attaché à moi. Ces circonſtances lui firent impreſſion : je commence à croire, me dit-il, qu’il y a du merveilleux dans votre hiſtoire, je vous avouerai même que j’y prends un tendre intérêt, ſans en deviner la raiſon. Je ſuis extrêmement curieux d’en ſavoir davantage ; mais il eſt trop dangereux pour vous de vous arrêter ici plus long-tems. Suivez-moi ; ma cabane eſt au milieu d’un déſert voisin, ou vous ſerez à couvert de vos perſécuteurs : là nous raiſonnerons à fond de toutes ces choſes ; & s’il eſt poſſible que vous me convainquiez que vous êtes le fils d’Houcaïs, vous connoîtrez que vous n’êtes point malheureux de me l’avoir perſuadé. Quoique ſolitaire, je puis faire mouvoir bien des reſſorts, & ce n’eſt pas ſans deſſein que je vis dans la ſolitude ; je forme des projets que vous approuverez, lorſque vous en ſaurez la cauſe, mais qui me rendraient criminels, ſi vous étiez effectivement ce qu’il ſemble que vous me paroiſſez.

En achevant ces mots, l’étranger me conduiſit dans un bois, où régnait une ſombre obſcurité. Après un nombre infini de détours, nous arrivâmes dans une petite vallée, qu’une rivière arroſoit de ſes eaux, dans laquelle étoit