Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 25.djvu/201

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noit rien à tous ces discours. La nuit vint finir son embarras ; le soleil ne paroissant plus, on quitta la table, & on conduisit le prince dans une chambre, où il se coucha sans chandelle, à la mode du pays.

Le lendemain, le vieux sénateur, avant de sortir, enferma Prenany à double tour dans la chambre où il avoit couché, & sortit pour aller au conseil. Sur le rapport qui avoit été fait par ceux qui avoient soupé la veille avec l’étranger, tous les prêtres du soleil & tous les sénateurs s’y trouvèrent. Le vieux sénateur, en arrivant, montra, d’un air satisfait, la clef de la chambre où Prenany étoit enfermé. J’ai, dit-il, sous cette clef le trésor de cet empire ; le jeune étranger que j’ai reçu chez moi est le prince Soly, ou je ne suis pas sénateur. Demandez à ceux qui l’ont vu, s’il n’a pas un air de famille auquel on le connaît d’abord. Il ressemble parfaitement au roi ou à la reine : je vous dis que c’est lui sûrement.

Nous avons, dit un prêtre du soleil, un moyen sûr de le connostre. Ne vous souvient-il plus de la marque qu’il a sur sa personne, & dont la description est faite dans nos annales. Nous n’avons qu’à l’examiner, & nous connoîtrons aisément si vous ne vous êtes point trompé.

Chacun approuva cet avis ; on fit apporter