Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 3.djvu/100

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devoirs de la vie civile, que nous imposent les loix positives.

Un homme paye ses dettes avec la plus grande ponctualité, sa parole lui est sacrée ; n’est il pas honnête homme, homme d’honneur ? Si vous le voulez savoir, suivez-le dans le sein de sa famille ; si vous voyez qu’il tyrannise sa femme, qu’il ait une complaisance d’Héli pour les vices de ses enfans, qu’il néglige de les instruire, & de les exhorter, c’est un mal-honnête homme : il néglige également ce qu’il doit à Dieu, & ce qu’il doit à sa famille.

Outre l’éducation, la vertu dont je parle exige encore d’autres soins, également importans à un père de famille. Élever ses enfans & les laisser là, c’est ressembler aux brûtes qui abandonnent leurs petits, dès qu’ils sont en état de chercher leur nourriture eux-mêmes. Il s’agit encore d’introduire nos enfans dans le monde d’une manière conforme à l’état de nos affaires & à leurs inclinations. Ce devoir est d’une telle importance, que bien souvent la fortune, non-seulement, mais encore la bonne conduite des enfans en sont entièrement dépendantes. Ne pas introduire nos enfans dans le monde, c’est les ruiner d’une manière négative ; les y introduire sans discernement, sans avoir égard à leurs inclinations, à leurs talens, & à l’état de nos