Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 3.djvu/115

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n’en diſconviennent pas même, quand ils ſont de ſang-froid, & acceſſibles à la réflexion.

De ce qui rend les hommes incapables de contribuer
aux agrémens raiſonnables de la ſocieté
.


Avant que d’entrer en matière, il ne ſera pas hors d’œuvre de dire quelque choſe touchant les moyens par leſquels les hommes ſemblent s’efforcer eux-mêmes de ſe rendre peu propres à goûter & à faire goûter les plaiſirs d’une ſociété raiſonnable. Nous n’en ſommes que trop incapables par nos foibleſſes naturelles, ſans nous procurer d’autres désavantages, pour ainsi dire, de propos délibéré. La ſeule intempérance, ſans la conſidérer comme un vice, eſt une eſpèce de maladie qui peut nous ôter l’aimable caractère d’homme ſociable. Elle nous rend farouches, chagrins, triſtes & ſombres. Je ſais bien que des gens dévoués à une bonne chère exceſſive, ſe vantent quelquefois de leur politeſſe, de leurs belles manières, de leur gaieté, & de leur belle humeur. Peut-être auſſi les éloges qu’ils ſe donnent ſi libéralement, ſont-ils fondés pendant un certain tems ; mais ſuivez-les juſques dans leur vielleſſe, vous les verrez difficiles, obſtinés, grondeurs, acariâtres. Il eſt vrai qu’on voit rarement un vieil ivrogne ;