Page:Anonyme ou Collectif - Voyages imaginaires, songes, visions et romans cabalistiques, tome 3.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

exige de lui à cet égard, n’a pas examiné cette matière avec assez d’attention, & il raisonne sur de fort mauvais principes.

Un père ne raisonne guères mieux, quand il s’imagine que certaines obligations de sa part ne doivent pas répondre aux devoirs que Dieu & la nature imposent à sa femme & à ses enfans. Il se trompe encore grossièrement, quand il se met dans l’esprit que tout ce qu’il doit à sa famille, se borne aux soins qu’il est obligé d’avoir de la subsistance de ceux qui le touchent de si près. Il est vrai que, s’il le néglige, il est pire qu’un infidèle ; mais il ne s’ensuit point qu’il est honnête homme, parce qu’il ne le néglige pas. Sa femme & ses enfans sont ses créanciers de plus d’une manière ; il faut qu’il s’acquitte de toutes ses dettes à leur égard, s’il veut mériter le titre d’homme d’honneur.

Une des plus considérables dettes d’un père, à l’égard de ses enfans, c’est l’éducation. Si son état ou son peu de lumières ne lui permettent pas de les instruire lui-même, il doit leur donner des précepteurs : mais cela ne suffit pas. Il s’agit encore de bien choisir ces précepteurs, d’étudier le génie & le caractère des enfans, & de leur faire apprendre les sciences qui ont rapport à leurs inclinations, & à leur tour d’esprit. Tel jeune homme, capable de se distinguer dans