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Chez vous, si vous voulez me recevoir,
Tant que j’aurai des forces
Je travaillerai. »
Je travaillerai. » D’un cœur sincère
Elle avait béni
Son Marc, et en pleurant
Avait franchi le seuil.

Les noces se firent en grande pompe,
Les musiciens eurent beaucoup à faire
Et les semelles aussi. De la liqueur
Il y en eut comme s’il en pleuvait.
Pendant ce temps, d’un pas chancelant
La servante marchait vers Kiev.
Elle y arriva, mais pas pour se reposer :
Elle entra chez une bourgeoise
Et se loua pour porter l’eau,
Car son argent ne suffisait pas
Pour faire dire les litanies de Sainte Barbe[1].
Elle transporta et retransporta de l’eau,
Gagna quelques liards,
En acheta pour Marc
Un bonnet béni, dans les catacombes
De Saint Ivan,
Afin que la tête ne fasse pas mal
Au jeune homme ;
Elle se procura aussi une bague de Sainte Barbe
Pour la fiancée,
Et ayant salué les saints,
Elle revint à la maison.

Elle revint. Catherine
Et Marc allèrent à sa rencontre
Devant la porte, la firent entrer dans la maison,
Asseoir à table,
La firent manger, la firent boire,
Lui demandèrent comment c’était à Kiev
Et, dans la chambre, Catherine
Lui prépara son lit.

  1. L’église de Kiev où repose le corps de Sainte Barbe est un but de pèlerinages ; on y vend divers objets de piété.
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