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Et les tombes, la steppe, les montagnes
Reviendront avec ma figure à ton souvenir.

Péréïaslav, 18 novembre 1845.

Tarass Chevtchenko :

Poésies diverses.

La Catherine possède
Une maison avec plancher[1] ;
De la glorieuse Zaporoguie
Des visiteurs l’y viennent voir :
Le premier est Semen Bossy,
Le deuxième Ivan Holy[2],
Le troisième, le vaillant fils d’une veuve,
Ivan Iarochenko.

— « Nous avons parcouru la Pologne,
L’Ukraine entière,
Et nous n’avons pas vu de fille
Comme cette Catherine-ci » —

Le premier dit : « Frères,
Si j’étais bien riche,
Je donnerais tout mon or
À cette Catherine,
Pour l’avoir une heure. »

Le deuxième dit : « Mes amis,
Si j’étais bien fort,
Je donnerais toute ma force
À cette Catherine,
Pour l’avoir une heure. »

Le troisième dit : « Mes enfants,
Il n’y a rien au monde
Que je ne fasse

  1. Le sol de la maison paysanne n’était le plus souvent que de terre battue ; un plancher évoque l’idée de confort et d’aisance. En outre de ses avantages personnels Catherine avait donc de la fortune.
  2. Les Zaporogues se donnaient des surnoms caractéristiques : Bossy veut dire Va-nu-pieds, Holy Le nu.
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