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Pour cette Catherine,
Pour l’avoir une heure. »

Catherine réfléchit
Et elle dit au troisième :
« J’ai un frère unique,
Prisonnier chez l’ennemi,
Qui se morfond quelque part en Crimée.
Celui qui le délivrera,
Celui-là, Zaporogues,
Sera mon époux. »

Tous à la fois ils se levèrent,
Sellèrent leurs chevaux
Et s’en allèrent délivrer
Le frère de la Catherine.
Le premier se noya
Dans le delta du Dniéper ;
Le deuxième à Kozlov
Fut mis sur le pal ;
Le troisième, Ivan Iarochenko,
Le vaillant fils de la veuve,
De la prison cruelle
De Baktchissaraï
Délivra le frère.

Un matin les portes craquèrent
De la belle chambre.
« Lève-toi, lève-toi, Catherine,
Viens recevoir ton frère ! »
Catherine les regarda
Et poussa un cri :
« Ce n’est pas mon frère, c’est mon amant !
Je t’avais trompé. »
— « Trompé ! »
Et sur le plancher roula
La tête de la Catherine.
« Partons, frère,
De cette maison de malheur ! »
Et les deux Zaporogues partirent à cheval
Rapides comme le vent.

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