Page:Anthologie de la littérature ukrainienne jusqu'au milieu du XIXe siècle.djvu/41

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

encore, entraîné par la colère et perdant la tête, il donne un coup de pied et casse une échine ou une côte qui protège les organes vitaux.

Mais un pasteur miséricordieux est libre de ces violences. Il regarde ses ouailles avec douceur, ses lèvres remuent à peine, c’est avec la voix du cœur qu’il les interpelle, il les amène ainsi à demeurer ensemble et à ne plus jamais s’éparpiller. Il enseigne aussi qu’il ne faut pas abandonner l’infirme et il le prend sur ses épaules.

Habitué à ces manières, le troupeau suit la voix douce du berger et n’écoute pas les voix étrangères et ainsi, marchant d’un pas alerte, il les conduit dans les voies évangéliques. Souvent le pasteur se retourne pour regarder ses ouailles marcher pieusement, bien manger, se multiplier et il se réjouit en espérant non seulement la récompense mais la gloire céleste. Mais quand la chaleur du soleil rend l’air brûlant et que l’on a besoin de fraîcheur, il conduit son troupeau sur les sommets des montagnes évangéliques, le fait jouir de la grande liberté et le fait marcher devant lui vers le ciel.


13