Page:Anthologie de la littérature ukrainienne jusqu'au milieu du XIXe siècle.djvu/60

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Et sous cette coupole un autel en or,
Et derrière l’autel le bon Dieu dit la messe,
Il dit la messe, une messe solennelle
Pour la santé de notre frère,
De notre frère et de tout chrétien,
Pour la santé et la longévité
De toi, notre bon hôte, notre frère,
De ta femme et de ta famille.

L’invasion tartare.

Par delà le fleuve, les feux éclairent :
Les Tartares partagent leur butin.
Ils ont mis le feu à notre village,
Ils ont pillé tout notre bien.
Ils m’ont tué ma vieille mère,
Ma bien aimée est prisonnière.
Les tambours battent dans le val,
On y mène abattre les gens.
La corde se tord autour de leur cou,
Les chaînes sonnent à leurs pieds.
Et moi, seul avec mes enfants.
Je suis les sentiers sûrs de la forêt.

Trois filles prisonnières.

Quand les Turcs faisaient la guerre,
Ils s’emparaient des femmes et des filles,
Et aussi dans notre presbytère
Ils y prirent trois demoiselles.
Ils attachèrent la première près d’un cheval,
Près d’un cheval avec des courroies,
Ils attachèrent la seconde près d’une voiture,
Près d’une voiture avec des cordes,
Et la troisième ils la mirent dans un fourgon noir.
Celle qu’ils avaient attachée près du cheval,
Près du cheval avec des courroies,
Pleure et dit : « Hélas ! mon Dieu !
Mes tresses blondes,
Mère ne vous peigne plus,
Le charretier vous éparpille d’un coup de fouet ! »
Celle que l’on avait attachée à la voiture,

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