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ANTHOLOGIE JAPONAISE.

voir, on le fît attendre à la porte plus longtemps que d’habitude. Aussi s’en plaignit-il amèrement. C’est pour répondre à ses reproches que la jeune femme lui adressa ces vers.

L’auteur de cette pièce de vers était fille de Fudzi-vara-no Moto-yasŭ ; et on la citait, à son époque, comme une des trois plus célèbres beautés du Japon. Elle publia un recueil de poésies intitulé Kagerô-no nik-ki « Récits journaliers du Dragon volant[1] ».




ぬる nuru est une forme poétique pour ねる neru « dormir ».

  1. Le « dragon volant » (vulg. « la demoiselle ») est un nom du Japon. Les Annales indigènes rapportent que Zin-mu Ten-ô, fondateur de la monarchie japonaise, étant un jour monté sur une haute colline, la forme du Japon lui parut ressembler à celle de la « demoiselle », ce qui lui fit donner à son empire le nom de cet insecte. (Voy. Nippon-ô-daï-itsi-ran, vol. I, fo 2 ; et, dans mon Recueil de textes japonais, p. 13.)