Page:Apollinaire - La Femme assise.djvu/144

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qu’on prît du thé avec de la crème et des crêpes soufflées.

« Et parfois le prophète traversait la salle, majestueux et silencieux.

« Pendant ce temps, Lubel Perciman n’arrêtait point ses démarches, et chaque matin Paméla recevait un bouquet de fleurs rares qu’il lui envoyait. Une fois il lui fit venir des mocassins précieux ornés de petits rubis, de plumes bleues et de coquillages. Un autre jour, les épouses de Lubel Perciman vinrent en troupe prendre le thé et toutes ces femmes, de différentes nationalités, vantèrent la vie qu’elles menaient, la galanterie de leur époux, sa force, son intelligence, sa nature aimante et ses richesses, au point que Paméla fut charmée de les entendre et quand Lubel Perciman arriva le lendemain, élégamment vêtu, avec une cravate blanche faisant trente-six tours, elle agréa sa demande, pensant :

« — Après tout, un riche mariage est une occasion qu’il faut saisir quand elle se présente et je n’en trouverai pas autant