Page:Apoukhtine - La Vie ambiguë.djvu/202

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IX

Et soudain j’ai crié, crié à pleins poumons, crié de toutes mes forces ; une joie folle m’a empoigné à ces cris ; mais le son de ma voix m’a étonné : ce n’était pas ma voix ordinaire, c’était un cri faible, grêle. J’ai ouvert les yeux, la lumière cruelle d’un matin glacial m’a presque aveuglé. Je me trouvais dans la chambre de Nastasia. Sophie Franzovna me tenait dans ses mains. Nastasia était au lit, toute rouge, entourée de coussins et respirait péniblement.

— Écoute, Vasutka, prononçait la voix de Sophie Franzovna, grimpe comme tu le pourras dans le salon et appelle Séméon pour un moment.

— Mais comment pourrais-je passer, petite tante ? répondit Vasutka. On est sur le point d’emmener le prince : c’est plein d’invités.