Page:Apulée - Les Métamorphoses, Bastien, 1787, I.djvu/32

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qui n’étoit ni jeune, ni belle, mais qui avoit besoin d’un mari, et beaucoup de biens, le trouva fort à son

    permanendum. Quippè ut solitudinis tædium perpeti posset ; tamen ægritudinem corporis ferre non poterat. Mulier sancte pudica, tot annis viduitatis sine culpâ, sine fabulâ absuetudine conjugis torpens, et diutino situ viscerum saucia, vitiatis infimis uteri, sæpè ad extremum vitæ discrimen doloribus obortis examinabatur. Medici cum obstetricibus consentiebant, penuria matrimonii morbum quæsitum. Malum indies augeri, ægritudinem ingravescere : dùm ætatis aliquid supersit, nuptiis valetudinem medicandam (Apul. Apol.). C’est un malheur pour une femme, que certains procès où il faut dire cent choses en pleine audience, qu’on aimeroit mieux cacher, soit que l’infirmité naturelle y ait plus de part que l’infirmité morale, soit qu’elle y ait moins de part (voyez la note 9.). Sans ce procès, Apulée se fût bien gardé d’indiquer la cause des maux dont Pudentilla avoit été tourmentée pendant son veuvage. Elle y trouvoit néanmoins quelque petite douceur ; car, puisqu’elle avoit tant souffert, c’étoit une marque qu’elle ne s’étoit point servi du souverain remede. On n’allégua point aux juges cette conséquence ; mais on assura que cette veuve avoit vécu chastement, et qu’il n’avoit couru d’elle aucun mauvais bruit. Revenant à son âge, je dis qu’Apulée étoit sans doute plus jeune qu’elle ; car elle avoit un fils qui avoit été à Athênes le camarade d’Apulée (Apul. Apolog.), mais j’ajoute qu’il ne l’épousa pas sans espérance d’en avoir des enfans. Il le témoigne, lorsqu’il répond au reproche qu’on lui faisoit de s’étre allé marier à la campagne. Après avoir répondu qu’on avoit pris ce parti afin d’éviter les frais que les nôces leur auroit coûté dans la