Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/51

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et leur amour pour moi est le principe de leur obéissance, car celui qui n’aime pas la vérité n’en a pas la moindre intelligence. — THEOPHYL. Vous pouvez conclure de là quelle différence sépare le pasteur du mercenaire, le mercenaire ne connaît pas les brebis, parce qu’il les visite rarement ; le pasteur les connaît en vertu de la sollicitude qu’il a pour son troupeau.


S. Chrysostome : Gardez-vous de croire cependant que la connaissance de Jésus-Christ et celle des brebis soit la même : « Comme mon Père me connaît, ajoute-t-il, et que moi-même je connais mon Père, » etc., c’est-à-dire, je le connais avec autant de certitude qu’il me connaît lui-même, la connaissance du Père et du Fils est donc la même, il n’en est pas de même de la connaissance des brebis, car il ajoute : « Et je donne ma vie pour mes brebis. » — S. GREG. (hom. 14.) La preuve évidente que je connais mon Père, et que mon Père me connaît, c’est que je donne ma vie pour mes brebis, c’est-à-dire, la charité qui me porte à sacrifier ma vie pour mes brebis, fait voir la grandeur de l’amour que j’ai pour mon Père. — S. Chrysostome : Il prouve un même temps qu’il n’est pas un imposteur, de même que le grand Apôtre voulant prouver contre les faux apôtres qu’il était un véritable maître, puisait ses raisons dans les dangers qu’il avait courus et dans les périls de mort auxquels il avait été exposé. — THEOPHYL. En effet, les séducteurs n’ont jamais exposé leur vie pour leur brebis, mais comme des mercenaires, ils ont abandonné ceux qui les suivaient, et le Sauveur, pour qu’on ne se saisît pas de la personne de ses disciples, dit à ses ennemis : « Laissez-les aller ».