Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 8, 1869.djvu/52

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S. GREG. Cependant comme le Sauveur était venu racheter, non-seulement les Juifs, mais les Gentils, il ajoute : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont point de cette bergerie. » — S. AUG. (serm. 50 sur les par. du Seig.) Il s’adressait tout d’abord au bercail qui était composé des enfants d’Israël par le sang, il y en avait d’autres qui en faisaient partie par la foi, ils étaient encore au milieu des Gentils, ils étaient prédestinés, mais ils n’étaient pas encore réunis. Ils ne sont donc pas encore de cette bergerie, parce qu’ils n’appartiennent point par le sang à la race d’Israël, mais ils en feront un jour partie d’après la parole du Sauveur : « Il faut que je les amène, » etc. — S. Chrysostome : (hom. 60.) Il nous apprend ainsi que les uns et les autres étaient dispersés et n’avaient point de pasteurs : « Et ils entendront ma voix, » paroles dont voici le sens : Pourquoi vous étonner que les premiers me suivront et entendront ma voix, quand vous verrez les autres eux-mêmes se mettre à ma suite et écouter ma voix ? Il prédit ensuite l’union future des deux troupeaux : « Et il n’y aura qu’une bergerie et qu’un pasteur. » — S. GREG. Il ne fait de ces deux troupeaux qu’une seule bergerie, parce qu’il unit dans les liens d’une seule et même foi les Juifs et les Gentils. — THEOPHYL. Tous deux, en effet, n’ont qu’un seul et même sacrement du baptême, un seul et même pasteur qui est le Verbe de Dieu. Que les manichéens comprennent donc ici que l’Ancien et le Nouveau Testament n’ont qu’un seul pasteur et un seul bercail. — S. AUG. (Traité 17.) Que signifient alors ces paroles : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël ? » C’est que le peuple d’Israël seul a joui de sa présence corporelle, et qu’il n’a pas été en personne vers les Gentils, mais qu’il leur a envoyé ses Apôtres.