vraient partout d’une croûte de givre, et que tout l’effort du soleil n’arrivant qu’à fondre un peu de neige à la superficie, elle se gelait aussitôt, luisait, et craquait sous le pied comme verre.
Un matin, ma grand’mère, qui était prieuresse des Pénitents bleus, prit sa chaufferette et sa mante.
« Où allez-vous, grand’mère ?
— Garder jusqu’à ce soir le père Noé qui est au plus mal, et lui porter une bouteille de vin cuit. »
Malgré le froid, malgré la neige, comme le soleil s’annonçait beau, elle consentit à m’emmener.
« Et dites-moi, grand’mère, l’hiver, comment font les oiseaux pour vivre ?
— Un peu comme ils peuvent, mon mignot. Ceux qui ont de bonnes ailes s’en vont dans des pays où l’on a toujours chaud, par delà la mer, en Afrique. Les autres…
— Oui ! les autres, ceux qui n’ont pas de bonnes ailes ?