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CONTES DE PROVENCE

— Eh bien, les autres mangent ce qu’ils trouvent, les baies des buissons, les épis oubliés aux champs.

— Mais quand la neige cache les buissons et recouvre les champs ?

— Alors, que veux-tu, ils ont faim, ils meurent. »


Je me rappelai précisément avoir vu, le matin même, un moineau mort, près de la fontaine, et comme aucun oiseau ne se montrait le long de la route, je fus pris d’une vague tristesse, m’imaginant qu’en effet tous étaient morts.

Mais à Saint-Laze, quelle surprise !

Sitôt la barrière dépassée, au-dessus du champ de méteil, avec des cris, des froufrous d’ailes, un nuage noir s’éleva. C’étaient des milliers d’oisillons qui, effrayés par notre vue, se postèrent en observation à la cime des arbres. Puis un se hasarda à revenir, un second l’imita, d’autres suivirent ; et bientôt