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LES ESPADRILLES

regard que donne aux Montmartraises (Louisette descendait de Montmartre) une enfance passée à contempler du haut des buttes les couchers de soleil et les levers d’aurore sur Paris qui s’étend immense et sur l’horizon de collines qui bornent la plaine Saint-Denis.

Très douce et pétrie de bonté comme le pain l’est de farine, Louisette m’aimait, à sa manière ! Assez pour se jeter à l’eau s’il se fût agi de m’éviter un ennui, ce qui d’ailleurs ne l’empêchait pas à l’occasion et sans y ajouter la moindre importance de faire l’aumône en passant au premier mendiant d’amour rencontré le long du chemin.

— Parfait ! À ce portrait je me rappelle Louisette.

— Alors tu te rappelles aussi l’excellent camarade que nous appelions Brisacier.

— Brisacier ? Parbleu !…

— Ne m’interromps pas ! Eh bien, ce Brisacier, un des hommes de notre siècle qui aient le plus courageusement protesté contre les modes dont nous tyrannise la corporation des tailleurs. Brisacier qui, ne se souciant d’être beau qu’aux yeux de la Muse, arborait,