Page:Arène - Les Ogresses - Tremblement de terre à Lesbos - Ennemie héréditaire.djvu/250

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Timide, à quelques pas, dans l’ombre du kiosque à journaux, une fillette attend. Elle est brune, elle est frêle, avec le costume humble et soigné des petites ouvrières du faubourg.

Enfin sort un dernier élève ; c’est lui ! beau gaillard de quinze ans, portant ses livres d’un bras robuste, le teint clair, l’œil franc et nullement cerclé.

Ils se sont vus, ils se font signe, maintenant la fillette rit. Ils partent là-bas, en se cachant un peu, vers les arbres.

Je devine leur roman ingénu, la demi-heure d’amour chaque jour volée entre les classes et le dîner. Et j’envie ces deux cœurs simples qui, en plein Paris, elle plébéienne souvent battue, lui écolier pauvre à qui la vie s’annonce dure, au nez des professeurs et des parents barbares, renouvellent tranquillement le miracle de Juliette et de Roméo.

LA BOBONNE

Palsambleu ! la jolie bobonne…

Dans le jardin public, frissonnant aux premières bises d’octobre, où le gazon coupé, foin minuscule pareil à du tabac très fin, achève de sécher sur le tapis frais des pelouses, tandis que les jardiniers à genoux, une à une, de l’ongle de leur pouce, émondent les feuilles du lierre, la bobonne, ayant entouré quatre arbres d’une ficelle, placé comme il convient les deux